Les films cinéma à vous conseiller ou non [EN salle]

Un doute m'habite : le titre de ce topic me parait désormais mal choisi, vu ce qui se présente comme retours : à l'origine, "à voir ou éviter en ce moment" concernait les films qui sortent en salle en ce moment. Si j'ai bien compris, du moins.
Or vous semblez renchérir avec des DVD de films anciens ou de séries (Tigres blancs, Les envahisseurs...). Je ne m'y retrouve plus trop.
Changer le titre de ce topic, pour le dédier aux DVD ? Avis aux admin...

autant pour moi ! (que les admin's laissent "tel quel")

Bein non, Yvan, faudrait refaire le tri entre les deux sujets.
Qui notez le bien parlent soit des films récents, soit des anciens.

Geronimo. Hugh ! C'est le titre de notre dernière tentative dans les salles obscures. Un film de Tony Gatlif, le chantre de son peuple gitan qu'il met en scène au fil de sa filmo.
Dans son petit dernier, il revisite le mythe de Romeo et Juliette et en fait une sorte de "West side story" à la sauce flamenco-sinistro-banlieusarde, parfois très inspirée, souvent brouillonne mais toujours généreuse. Qu'on en juge : une jeune donzelle turque est enlevée, le jour de son mariage forcé, par son amoureux éperdu, un gitan foufou qui se sauve avec elle au guidon de sa grosse mobylette (un 125 hors d'âge, Honda si j'ai bien vu, qui n'a qu'un petit rôle mais s'en tire avec les honneurs avant de tomber en rideau vu son grand âge : très beau et long plan de la mariée, en robe blanche flottant derrière elle dans le vent créé, en croupe sur le petimono kaki dont le bellâtre énamouré triture joyeusement le sélecteur pour en tirer la quintessence, à grand renfort de taïauts d'allégresse jusqu'à leur planque glauque au bord de l'eau...). Cet affront à la communauté turque ne peut rester impuni et le frère de la mariée se jure de tuer sa soeur pour venger l'honneur de la famille. C'est compter sans la solidarité tzigane, et du coup l'affrontement entre les deux clans paraît inévitable.
Ici intervient Geronimo (Céline Sallette, habitée par son rôle et qui porte une bonne partie du film sur ses frêles mais jolies épaules), une éduc qui bosse depuis longtemps avec ces deux communautés. Elle va faire le tampon, le médiateur, l'essui-glace entre les partisans du règlement de compte de l'un et l'autre clan tout le long du film, jusqu'au au péril de sa vie. Elle les connaît tous, elle est acceptée depuis longtemps mais là, elle galère un max, elle se démène, elle navigue à vue et c'est pas gagné qu'elle évite la grave baston.
Un soir (et rien que pour ça le film vaut le détour !) elle assiste notamment dans un rade pourave à une presque baston. En manière de défi symbolisé, on a droit à une battle de danse, hip-hop acrobatique magnifique et magnétique sur les musiques d'inspirations tzignane et turque alternativement. Je crois que Gatlif signe ou cosigne les ziques de ses films. La bande-son de cette scène vous mettra des fourmis dans les reins et vous serez scotchés par le spectacle, braves gens. Grand moment.
Ce sidi (belle abbesse), si je ne me suis jamais ennuyé, le film m'a souvent semblé décousu, et sur le plan formel de qualité inégale. Notez bien, vu les décors c'est un peu inévitable: pas facile de dénicher du beau, de faire du bon cinoche non stop au coeur des friches industrielles des banlieues sinistrées dont les murs sont tenus par les ados acteurs amateurs presque toujours bluffants qu'à castés Gatlif ! Les moments forts alternent avec les croquis un peu bâclés, mais c'est Gatlif et on l'aime.
Allez donc remplir sa cagnote en prenant un ticket, la cause est juste !

Tranches d'une autre vie

Soleil et sable chaud, dunes où survivent des buissons faméliques, arbres rares, eau précieuse, village ocre à terrasses et sages enturbannés régentés depuis peu par d'autres turbans kalachnikovés. C'est l'univers aride que nous donne à voir le magnifique "Timbuktu", toile de maître que nous nous sommes payée ce soir avant de nous regrouper en famille, avec un zeste de culpabilité, autour de nos coupes de bulles alcoolisées...
Pas vraiment de scénario à raconter, juste une suite de séquences parfois très dérangeantes si l'on songe à l'essentiel que nous avons laissé derrière nous, à tout ce que nous gaspillons pour nous... sentir vivants. (?)
Dans un village du Mali, la police islamiste installée depuis peu tente de dicter sa loi à la population locale. Pas de guirlandes lumineuses là-bas. Pas d'électricité d'ailleurs, même qu'on s'est demandé comment ils rechargent leurs portables. Mais le ciel étoilé des nuits de l'Afrique c'est le cinoche aux terrasses des casbahs.
Un buisson, cadré par le machino facétieux entre deux ou trois dunes alanguies comme le sexe d'une femme à la racine de ses deux cuisses, donne des idées à un djihadiste et ça le contrarie. Il vide le chargeur de sa Kalach pour le faire disparaître. Machisme consternant.
Un groupe d'ados mime une partie de foot acharnée, sans ballon car ce jeu est interdit. Ballet fabuleux.
Prise en flagrant délit de pratique musicale, une jeune fille s'obstine à chanter sous les 80 coups de fouets que la sanction requise pour sa transgression fait pleuvoir sur elle. Courage poignant.
Enterré debout jusqu'au cou, un couple d'amoureux succombe à une lapidation. Sinistre horreur.
Excédé, un éleveur paisible se révolte contre un pêcheur qui a tué sa vache préférée parce qu'elle piétinait ses filets, et le tue accidentellement. Digne et serein, magnifique, il attend la sentence qu'appliqueront ses nouveaux juges autoproclamés, stupides et sans pitié.
Magnifié par une photo proche de l'épure, ce film bouleversant met en parallèle la simplicité sublime de gens de rien et la bêtise féroce de leurs pauvres cloches de bourreaux. Les nomades et les villageois sont beaux, leur musique est belle, leur foi islamique est belle, leur vie est simple et innocente mais pour les extrémistes ils sont coupables. Certains le payent très cher.
Et nous, nous vivons le cul dans le beurre. La magie du cinoche nous donne à voir le monde sans artifice, nous donne à penser à notre chance.
C'est Noël et bonnes fêtes à tous !

J'hésitais depuis deux jours : poster ici une exhortation à aller voir ce magnifique moment de cinéma, ne serait-ce que pour saluer le courage de toute l'équipe de tournage, du réal, de la prod et des acteurs ?
Ne serait-ce que pour signifier aux stupides fanatiques quels qu'ils soient qu'on sait comment désamorcer leur connerie ?
J'hésitais...Pas de politique sur ce forum, ça va être mal vu, ce genre de chose je me disais...
Et puis comme dab, j'ai écouté Inter ce matin à 10h, pour l'émission "On aura tout vu" qui cause de cinoche. Ben y s'en sont pas privés, brièvement mais sans équivoque : depuis deux jours y a vraiment des raisons d'aller voir Timbuktu, qu'y-z-on dit Delmas et Masson.
Et je m'en suis voulu un peu d'avoir pas osé avant eux ici, en France virtuelle profonde, pas toujours si douce que ça peut-être, mais quand même raison de plus pour rien lâcher...
Alors j'ose : allez voir Timbuktu, traquez les ismes qui vous agressent, et que la rage ne l'emporte pas sur les bisques !

Ce week-end c'était cinoche pour une toile bien de saison, signée Frédéric Tellier et titrée "L'affaire SK1" :
prenez une équipe de flics passionnés, l'élite du 36 quai des orfèvres (la crim, quoi) chez qui débarque l'inspecteur Magne (R.Personnaz, excellent), petit nouveau prometteur à qui le boss (M.Vuillermoz, de la comédie française) donne le surnom de Charlie. Mettez Charlie sur un dossier non encore résolu de crime sexuel que les copains ont gardé sous le coude. Regardez-le se mesurer à ce dossier avec son regard neuf, conseillé par un ancien qui le prend sous son aile (O.Gourmet, toujours dans les bons coups), faire les recoupements qui s'imposent pour relier ça à d'autres affaires de meurtres sexuels et persuader son équipe qu'un sérial killer (SK) sévit dans l'est parisien. Faites mariner la crim dans un jus écoeurant à base de manque de moyens, de rivalité avec les autres équipes parisiennes (guerre des polices) et de lenteur administrative, mélangez ça dans un scénario (trop) compliqué qui nous ballade du procès (par quoi s'ouvre le film) à la progression de l'enquête, en d'incessants flash-backs. Vous obtenez un ping pong chronologique qu'on peine un peu à suivre des yeux, façon Rolland-Garros    , surtout qu'à l'entrée en scène du tueur (A.Niane, impressionnant !) on se focalise avec son avocate (N.Baye) sur ce qui peut conduire un gonze à tant de noirceur.
Dans l'ambiance super photogénique du Paris qu'on aime, servez bien froid (dans le dos).
J'ai accroché surtout pour l'ambiance, aussi glaçante que dans un "Seven" mais à la mode frenchie, c'est à dire avec moins de surenchère, ou plus de retenue, ce qui revient au même mais c'est ça qu'on aime. C'est sûr, c'est pas ce film qui va faire kiffer les parkings souterrains à ma moitié...
J'ai aussi été scotché par la perf d'A.Niane, qui réussit à camper un monstre auquel on est toujours tenté de trouver des excuses, à cause de ce qu'on apprend sur son parcours de souffrances aussi bien qu'à cause de la finesse de la composition proposée, loin de tout manichéisme. Chapeau à l'acteur et à la direction d'acteur !
Mention bien, donc. Ca vaut le déplacement.

C'est cool ! l'hiver est propice au cinéma !
Merci, je ne savais plus quoi regarder !

S.Leone nous a si souvent fait kiffer le western spaghetti que je ne résiste pas à la tentation d'un clin d'oeil d'amateur pour vous causer de notre dernière sortie cinoche, une toile que je pourrais ranger dans la catégorie "western couscous" que je viens d'inventer, c'est nouveau, ça vient de sortir, laissez vous tenter braves gens.   .  
Ca s'appelle "Loin des hommes" et c'est de David Oelhoffen, un français malgré ce que pourrait laisser supposer son patronyme. En lisant deux trois trucs d'internet sur lui, j'ai d'ailleurs découvert qu'il avait co-écrit le scénar de...SK1 dont j'ai causé dans mon dernier topic ! Marrant non ?
Oelhoffen, donc, s'est senti accroché par la lecture d'une courte nouvelle ("L'hôte") dont l'auteur est pour le moins crédible sur la question algérienne, puisqu'il s'agit d'Albert Camus, mais si mais si.
Ca fait beaucoup de bonnes références, et pour la distribution aussi y a du beau monde dans les deux rôles principaux : Viggo Mortensen que j'ai tant aimé dans "La route" et Reda Kateb qu'on a vu récemment en toubib convaincant dans "Hippocrate".
Comment voulez-vous après ça que le film soit une daube ? Impossible ! Et c'est loin d'en être une !
Au fin fond de l'Atlas algérien en 1954, Daru est un colon français, instituteur solitaire épris de sa mission pédagogique dans son école bâtie au milieu de nulle part, perdue dans un paysage lunaire de monts rocheux et de cailloux.  Il se voit obligé de convoyer vers la ville la plus proche un prisonnier coupable d'homicide, Mohamed, pour qu'il y soit jugé. Il faut marcher une journée sur une piste montagneuse. Gare aux mauvaises rencontres : le soulèvement populaire a commencé, les fellagahs ont pris les armes et le maquis. Les doigts ont tendance à être un peu nerveux sur la gachette, en ces temps troublés.
Commence donc un long cheminement qui sera pour les deux hommes l'occasion de chercher à se connaître, et dans la confrontation avec le danger de se révéler aussi dignes d'estime l'un que l'autre.
C'est un film magnifique, et contemplatif selon moi malgré les scènes d'action crûment filmées. Et c'est l'âme humaine qu'il contemple et donne à contempler, en plus des grandioses paysages du rude Atlas. Par delà la notion de race, l'âme humaine, ses pulsions et ses aspirations essentielles : instinct de survie, soumission à des lois, sens de l'honneur, désir brut, que sais-je encore...
Un seul bémol, puisqu'il est question de désir : comme dans certains (je dis bien certains) des meilleurs westerns, c'est une histoire d'hommes et les femmes ont peu leur part à dénouer dans le fil du film. Ici elles ne sont pas présentées sous leur meilleur jour, loin s'en faut ! Si c'est Camus qui les a mises dans le rôle qu'elle tiennent, ça ne fait pas de lui un grand féministe, je dirais. Faut vite que je lise sa nouvelle pour en avoir le coeur net.   Je vous laisse juges sans en dire plus    ...
Quant aux acteurs, si l'étrange accent de Mortensen quand il parle français peut surprendre au début malgré sa discrétion, on l'oublie vite tellement il colle au personnage, irradiant son magnétisme habituel sans aucune fausse note. Reda Kateb lui aussi s'affirme comme un tout bon, beaucoup plus qu'un faire-valoir en face de son aîné. C'est du lourd, ces gonzes.
Chapeau bas, respect et toute cette sorte de choses.

Tu as été critique de cinéma dans une autre vie ?

Justement, y'a peut-être un job à prendre ?

Ben t'es sympa Denis mais non, je crois pas. Remarque ça doit pas être trop mal, comme job : être payé pour se payer des toiles, y a pire, non ?
C'est seulement que du temps où j'étais yameux, pendant quelques mois j'avais pris l'habitude d'essayer de faire profiter les collègues de mes coups de coeur. En bataillant avec les mots pour traduire au plus juste mes impressions, je me suis aperçu que j'aimais ça et que ça m'aidait à mieux mémoriser les bons moments vécus dans les salles obscures.
Et comme ça avait l'air de plaire, l'habitude s'est installée sur le forum "XJ 900 et variantes", où j'avais pris ce créneau avec plaisir vu la bonne ambiance. D'ailleurs quand je leur ai avoué avoir trahi chez Soichiro, y m'ont fait comprendre qu'ils étaient toujours demandeurs, et je leur fais aussi un coucou régulier.  
Pas de raison de ne pas doubler mes messages chez les hondavistes après tout, que je me suis dit quand je t'ai acheté cette bonne vieille NTV.
Et sinon ça roule en hiver chez tizaut' ?

ca ne roule pas pour le moment, la T° peine à atteindre les 5°..

Les machines ont bien démarré, mais restées au garage: comme d'hab, c'est la NTV qui fournit le jus à la SF, qui elle ne part pas seule après une trop longue inutilisation...Donc, je démarre la NTV, et quand elle est chaude, je mets les câbles pour sa voisine...

chevy76 a écrit:

ca ne roule pas pour le moment, la T° peine à atteindre les 5°..

Les machines ont bien démarré, mais restées au garage: comme d'hab, c'est la NTV qui fournit le jus à la SF, qui elle ne part pas seule après une trop longue inutilisation...Donc, je démarre la NTV, et quand elle est chaude, je mets les câbles pour sa voisine...

EUuuuH ! tu as du te gourer de sujet en répondant Denis ? nan ?

Non, j'ai juste répondu à la dernière question:

monomental a écrit:

Et sinon ça roule en hiver chez tizaut' ?

Ah ! ok !

Tout ira bien pour Wenders. Pas pour moi.

"Tout ira bien". C'est ce que semble dire Wim Wenders en nommant son dernier film, par lequel il célèbre sa découverte de la prise de vue en 3D : "Every thing will be fine", ça s'appelle.
A propos de ce film je n'avais quasiment rien lu avant d'entrer en salle, contrairement à mes habitudes. Par contre, j'avais entendu Wenders en parler à la radio, notamment dire ce qu'apportait pour lui la 3D. Ca m'avait intrigué, parce que je ne suis pas sûr d'adhérer à cet engouement pour la surenchère technologique. Quoi qu'il en soit, en entrant dans la salle je me disais "quand même, Wenders c'est sûrement du bon". Son "Paris Texas" est un film qui compte, pas vrai ?...
Je n'ai pas vu ce petit dernier en version "à lunettes spéciales", je ne peux donc apprécier cet opus en vraie grandeur tridimensionnelle mais ça ne me tente pas. Certes, le traitement de l'image, du cadre et de la couleur sont au dessus du lot commun, même en 2D. Mais ça n'a pas suffi pour m'arracher à l'ennui. En gros ça nous conte le lent (TRES lent) cheminement d'un écrivain dépressif en panne d'inspiration qui ne retrouve sa verve créative qu'après avoir accidentellement tué un gamin qui se jette sous ses roues. J'ai bien compris le propos, mais les thèmes porteurs du scénario, à savoir la culpabilité fondamentale, le pardon et ses conséquences, les sources de la créativité et l'égoïsme foncier des grands créateurs ne sont ici pour moi que des prétextes à faire de la belle imagerie. Ils ne donnent même pas lieu à un développement des relations entre les personnages, ici évoquées par touches impressionnistes prélevées de loin en loin dans le parcours de leur vie. Rien qui m' accroche, m'apporte des clés. D'autant moins d'ailleurs que le bel écrivain (James Franco, photogénique comme une figure animée du musée Grévin) s'applique à ne rien laisser filtrer de ses émotions, qu'on ne sait même pas de quoi sont faits ses bouquins, qu'on en sait juste qu'ils sont des livres "plutôt pour adultes"...La beauté formelle ne remplit pas le vide existentiel. Je salue l'esthétique à la Hooper de cet ennuyeux tableau de maître, mais c'est bien parce que c'est Wenders ! ...Bof, bof...

Un film superficiel donc.

Je ne dirais pas que le film est globalement superficiel. On sent bien que Wenders a essayé de nous faire entrer dans le cheminement intérieur d'un introverti, de nous amener à percevoir ses conflits intérieurs, ce genre de choses. Mais pour installer une ambiance contemplative il s'est appuyé sur sa façon de traiter l'image, me semble-t-il, plus que sur les relations du personnage principal avec les autres protagonistes. Non pas que ces relations soient absentes. Mais elles ne sont évoquées que sur le mode minimaliste.
Peut-être aurais-je été subjugué si j'avais vu ce film en 3D directement, parce que ma perception de l'univers de l'écrivain aurait été plus conforme à ce que Wenders en a gambergé derrière sa caméra. Mais bon, ce que j' ai vu m'a laissé sur ma faim, je n'ai pas réussi à me passionner. Et je ne me sens pas de prendre un ticket pour refaire un essai...

Donc (avec notre titre de sujet) : tu dirais plutôt : film à éviter ?
c'est bien ça ?

Globalement, on va dire oui ( ) et pardon au grand Wenders ( ) !

C'est noté alors !

C'est peut-être encore dans les salles, en tous cas c'est sorti il y a pas très longtemps, mais je l'ai visionné chez moi hier soir... Je vous livre donc ma critique pour Allociné de "American sniper", qui m'a déçu venant du grand Clint :

Vers les dix ans, cornaqué par son père, il tua son premier gros gibier. Son père, il l'appelait "Monsieur" et non "papa" comme tout un chacun... Pour l'ex champion de rodéo devenu le sniper glaçant que célèbre ici Clint Eastwood, "les leçons de l'enfance sont gravées dans la pierre, quand les leçons de l'âge mûr s'envolent comme les nids des oiseaux" dit je crois un proverbe arabe, montrant que Freud n'avait pas peut-être grand-chose de nouveau à dire. Quant à savoir ce que veut nous dire le grand Clint dans ce film qu'on pourrait sous-titrer "God bless America", je préfère avoir des doutes, et rester sur le respect enthousiaste que m'inspira le réalisateur en composant des oeuvres moins manichéennes, genre "Mystic river", "Million dollars baby", "Pale rider" ou "Gran Torino" pour ne citer que de très grands crus...Pas de doute, la guerre c'est moche mais l'adrénaline est addictive, et on s'accroche au siège quand c'est bien mis en scène, comme ici. Gros moyens, efficacité des scènes d'action. Pourtant, si les doutes où les états d'âme du sniper sont abordés dans le film, c'est à grand coups de brosse trop rapides. Et rien qui vienne nous suggérer un questionnement quant au bien-fondé de l'invasion irakienne par les gendarmes high-tech du monde...Je pourrais presque voir dans ce film un produit de propagande pour les jeunes texans républicains inféodés au lobby des armes à feu, et ça me déçoit. Mais je veux croire que Clint ne tirera pas sa révérence sans nous gratifier d'un film qui emporte mon adhésion...

Ca passe encore en ce moment je crois, et j'ai fait le déplacement. Je vous copie ma critique ALLOCINE :

En équilibre, un film de Denis Dercourt avec Albert Dupontel et Cécile De France

"C'est bien parce que j'ai eu la chance d'assister à une projection du film suivie d'un débat avec Bernard Sachsé, le cavalier cascadeur devenu cavalier-dresseur paraplégique dont il est ici question, que je mets la moyenne à ce film...gentillet. Homme de cheval accompli longtemps avant de devenir para, Sachsé est aussi un homme (tout court) remarquable, dont la résilience autant que la culture force le respect. Mais en tant que vieux cavalier, j'attendais beaucoup plus du film, sur le plan de la découverte d'un ré-apprentissage de l'équitation. Il faut en effet mentionner la prouesse que représente le parcours de Sachsé. Devenir d'abord un cascadeur équestre de haut niveau, puis être privé du contrôle de ses jambes et d'une partie de son dos, et revenir au niveau de la haute école moins de deux ans après son accident était à priori impossible. C'est pourtant ce qu'a réussi ce personnage hors norme...En tentant d'incarner l'homme d'avant et l'homme d'après, Dupontel nous prouve sa grande classe d'acteur, maître de son corps ressenti, plutôt crédible en voltige en ligne, en cascadeur ou en cavalier dresseur. Sachsé nous a dit aussi la somme de travail qu'a fournie C.De France pour paraître une pianiste émérite, elle qui n'était pas musicienne. Chapeau à elle aussi...Ceci dit, que de sirop autour des quelques belles séquences qui distillent une réelle émotion artistique, équestre ou simplement humaine ! Une idylle entre Marc le cascadeur-obstiné-sensible-derrière-sa-façade-revêche et Florence son assureuse-subjuguée-sensible-derrière-sa-façade-impeccable était-elle indispensable ? Quant au fait que cette idylle soit mise en scène jusque dans le lit de Marc sans que soient même évoqués les problèmes...mécaniques que cela représente pour un paraplégique, c'est carrément risible ! Par ailleurs, la rapacité des assureurs est évoquée dans le film et c'est bien. Mais elle ne colle pas avec la progression rapide des moyens matériels dont dispose le cascadeur dans le scénario. Sachsé nous a dit en effet que son procès avait duré 10 ans !.. Bref s'il est difficile de digérer la grosse tartine de guimauve qui accompagne les bons moments du film, il faut saluer la prestation d'A. Dupontel et C.De France. Et au final vingt minutes d'émotion plus quelques beaux chevaux fort bien mis plus un peu de spectacle équestre de bonne facture sauvent la mise de justesse."

Voili voilou. A vous de voir.

C'est toujours du second degré avec Dupontel.
Merci pour cette critique amigo.

A voir ou pas alors ?

Dupontel est très bon dans ce rôle d'ours mal léché au coeur gros comme ça, il place quelques bonnes répliques aigre-douces à Cecile DeFrance. Quant à elle, elle surjoue un peu son côté classe tiré à quatre épingles dans la première partie, mais assure pas mal aussi quand-même, réussissant à faire passer un peu d'émotion.
Ce n'est pas incontournable mais si on aime ces deux acteurs on peut se laisser tenter. A voir avec madame, ou mieux avec sa fifille si elle est pré-ado (pour ceux qui ont de la famille) ...