La petite balade dans les Pyrénées avec la VTR 250 fut l’occasion pour moi d’essayer la Honda Deauville 700 sur une cinquantaine de kilomètres.
La manière de conduire de Jean-Roland m’avait mis la puce à l’oreille. Alors que j’étais obligé de ralentir ma cadence pour lui permettre de me suivre lorsqu’il était au guidon de sa Suzuki 650 Bandit, dès les premiers virolos, j’ai senti le « gros » V-twin me pousser et même me dépasser. Et, derrière lui, je trouvais qu’il enchaînait les virages à un très bon rythme, avec des trajectoires propres.
Et, effectivement, dès les premiers tours de roues, j’ai été étonné que le poids conséquent de la moto ne se retrouve pas dans son comportement. Non, au contraire, même à très basse vitesse, elle est équilibrée, met en confiance immédiatement, une vraie Honda !
Dès le premier rond-point, j’ai balancé la moto avec allégresse, sans aucune retenue. Le train avant donne un grand sentiment de sécurité et, sans s’en rendre compte, on roule à un rythme élevé. Une très bonne surprise pour une moto que je pensais plus pataude que ça.
D’ailleurs, pour décrocher les deux Deauville 700 dans la montée du col de Menté, parsemé d’épingles à cheveux, il a fallu que je m’en occupe, de la petite VTR !
J’y ai retrouvé le freinage couplé que je loue régulièrement, vu que j’essaie surtout des Honda depuis quelques années. Puissant et dosable à la fois. Le tout est de prendre l’habitude d’utiliser essentiellement la pédale de frein.
Quant au moteur, j’ai aimé son côté « agricole ». Ce n’est pas péjoratif de ma part. Il est bien vivant sous le réservoir, même si l’habillage plastique atténue un peu son martèlement. J’aime bien sa sonorité et son couple est ma foi vigoureux vu la vitesse à laquelle l’aiguille du compteur monte. La boîte de vitesse est parfois un peu bruyante et je me suis amusé à trouver le bon tempo entre le régime moteur, la poignée de gaz, le levier d’embrayage et le sélecteur pour passer les vitesses en douceur.
La protection est très bonne et j’ai beaucoup aimé ce tableau de bord à l’ancienne avec toutes ses aiguilles.
Difficile de juger sur si peu de kilomètres, mais j’ai trouvé le confort bon. Jean-Roland m’a confirmé que les quatre heures de route pour rejoindre Pau s’étaient déroulées comme dans un fauteuil et Yves, qui roule avec une Deauville depuis un an, est enchanté par le confort.
Au niveau de la consommation affichée sur le tableau de bord, elle était de 4,8 litres/100 quand je l’ai prise après une étape de montagne et elle est tombée à 4,5 litres en arrivant à Pau. Yves a confirmé la sobriété de la moto avec des consommations comparables et une moyenne de 6 litres sur autoroute entre 150 et 170.
Bref, cette moto à laquelle je ne prêtais pas trop attention m’a révélé bien des qualités et j’avoue que je m’y suis senti très bien à son bord.
Une excellente surprise.